Le Projet de recherche international (IRP) franco-brésilien du CNRS Valua Terra rassemble une soixantaine de collègues français et brésiliens issus du laboratoire Environnement Ville Société (EVS) de Lyon pour la partie française ainsi que de diverses universités brésiliennes parmi lesquelles l’Université de São Paulo pour une majorité d’entre eux.
L’IRP Valua Terra est dédié à la compréhension des transformations de l'habitation humaine de la planète à l'heure de l'entrée dans l'ère "anthropocène" dans laquelle les activités humaines engagent un bouleversement de l'écosystème planétaire.
La "valeur" des territoires et ses recompositions constituent le fil conducteur thématique et problématique de ce projet international. Elle est saisie de manière très différente par les deux grands champs disciplinaires qui structurent le projet : les sciences de l’environnement et les sciences sociales.
Du côté des sciences de l'environnement, la notion de valeur renvoie à des activités d'évaluation environnementale qui sont centrales dans ces disciplines académiques.
Du côté des sciences sociales, la question de la valeur fait l'objet de critiques et de débats qui alimentent justement les dynamiques de l'IRP. De ce côté du champ scientifique, la notion de "valeur" a longtemps souffert d'une image associée à une science économique arrogante et normative.
Mais le renouveau contemporain des approches sociologiques matérialistes a rouvert les perspectives.
Nous étudions en particulier la manière dont les valeurs financières des territoires ont pris ces dernières années une importance remarquable dans le champ de la gestion des affaires publiques territoriales, métropolitaines notamment, poussant les responsables politiques et administratifs à des stratégies d'attractivité des capitaux pas toujours compatibles avec les attentes quotidiennes des habitants de leurs territoires.
L'IRP aborde cette question de front, en profitant du regain que les approches matérialistes des sociétés urbaines connaissent depuis quelques années, qui remettent au cœur des enjeux la question des "valeurs d'usage" des territoires, pour discuter précisément les processus marchands qui imposent des valeurs d'échange parfois sans lien avec l’habitation des populations.